Fin de l’ARENH, début de quoi ?

ARENH, VNU, CAPN… Ce que ça change (vraiment) pour votre facture d’électricité ! Vous avez peut-être entendu parler de l’ARENH, du VNU ou même du CAPN. Ces sigles un peu obscurs cachent en réalité des mécanismes importants qui influencent directement… notre facture d’électricité. On vous l’explique simplement.

L’ARENH : un vieux système bientôt fini

L’ARENH, c’est l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique. Un mécanisme lancé en 2010 en France.

L’idée ? Forcer EDF à vendre une partie de son électricité nucléaire à prix cassé (42€/MWh) aux autres fournisseurs, pour permettre une vraie concurrence sur le marché.

Le but était aussi de mettre en valeur le nucléaire français (très compétitif), tout en faisant baisser les prix pour les consommateurs. Bonne intention, non ?

Mais ce système avait ses limites :

• EDF restait avantagé car ses coûts de production étaient très bas.
• Le mécanisme encourageait le nucléaire, alors qu’on cherche à développer davantage les énergies renouvelables.
• Et surtout, le volume était limité à 100 TWh par an, ce qui devenait vite insuffisant.

Fin 2025 : adieu ARENH

L’ARENH disparaît fin 2025. EDF ne sera plus obligé de vendre son électricité à 42€/MWh. Résultat : les prix vont probablement devenir plus variables, et moins prévisibles pour nous.

Le CAPN : des contrats “de gros” pour les industriels

Dans le même temps, on voit apparaître les CAPN (= Contrats d’Allocation de Production Nucléaire). C’est simple : EDF signe des contrats à long terme avec de grandes entreprises, pour leur vendre de gros volumes d’électricité nucléaire. Ces contrats permettent de sécuriser l’approvisionnement… mais ne concernent pas les particuliers.

Le VNU : un nouveau modèle (plus flou pour nous ?)

Pour remplacer l’ARENH, place au VNU : Versement Nucléaire Universel. Son fonctionnement est un peu plus technique, mais l’idée principale est claire : EDF vend toute sa production nucléaire au prix du marché (donc potentiellement plus cher qu’avant). Si les prix s’envolent, une partie des bénéfices est redistribuée à tous les consommateurs, sous forme de réduction sur la facture. Concrètement :

• À partir de 78€/MWh, EDF reverse 50 % des gains
• À partir de 110€/MWh, on passe à 90 % de redistribution

Et ce peu importe le fournisseur : qu’il s’agisse d’EDF, Engie ou un fournisseur vert, tout le monde y a droit.

Alors, bonne ou mauvaise nouvelle ?

Le VNU a des avantages :

• Il protège les consommateurs quand les prix montent
• Il permet à EDF d’investir dans le nucléaire (fini les ventes à perte)
• Il rééquilibre un peu la concurrence entre nucléaire et renouvelable

Mais il y a, comme souvent, un revers :

• Le prix moyen attendu sur 15 ans est autour de 70€/MWh, soit presque le double du tarif ARENH
• Et comme les prix du marché fluctuent, on ne sait pas vraiment si on paiera plus ou moins… même si ça sent quand même l’augmentation globale !