Analyse du marché de l’énergie - Avril

2025-05-06

Entre pics solaires, prix négatifs records et tensions réseau inédites, avril a secoué le marché de l’électricité en France – découvrez pourquoi ce premier mois du printemps n’a rien eu de paisible.

Avril sur le marché de l’électricité en France : un mois sous haute tension…! Le printemps s’installe, et avec lui, une dynamique connue et reconnue au fil des années : solaire au max, éolien en baisse… et des prix qui font le grand écart.

Les indicateurs clés du mois

Écart de prix maximal du mois : 275€/MWh en moins de 24h
77h à prix négatifs, dont 11% en une seule journée
Prix SPOT minimum : -115,5€/MWh
Prix capturé solaire : 27,5€/MWh ( moins 49% par rapport à mars)

Une volatilité particulièrement marquée

Le 6 et 7 avril, le marché a connu un écart de 275€/MWh… en moins de 24h. Jamais vu depuis des mois ! La journée, le solaire pousse les prix vers le zéro, voire au-dessous, et la nuit ou au petit matin, la courbe s’inverse. Résultat : 77h de prix négatifs. C’est moins que l’an dernier (84h en avril 2024), mais ça reste impressionnant.

Des prix moyens plutôt stables

Aucun coup de chaud sur le prix moyen mensuel : légère hausse par rapport à 2024, mais rien d’alarmant. Notre fameuse "duck curve" est présente, mais largement mieux maîtrisée qu’en 2022/2023. Le réseau encaisse mieux les renouvelables, malgré quelques pics.

Et le solaire brille… mais sans grande récompense…

La production est là, mais la valorisation chute. Le taux de capture tombe à 63% des prix SPOT (contre 77% en mars) et le prix capturé s’effondre à 27,5€/MWh. Un signal très clair : la période printemps/été ne s’annonce pas évident pour la filière.

Côté Espagne et Portugal : la péninsule se remet de sa coupure

Début avril, l’Espagne et le Portugal ont connu un black-out général. Plus d'une semaine plus tard, le mystère plane encore sur les causes de cette panne. La piste d’un incident lié à des centrales solaires espagnoles est évoquée, sans certitude ni explication claire sur ce qui s’est précisément passé.

Ce qu’on sait : le système a eu beaucoup de mal à redémarrer. Les renouvelables, très présents dans la région, ne suffisent pas à relancer seuls un réseau à l’arrêt. C’est finalement le gaz qui lui a permis de se relever.

Un rappel que la transition énergétique, aussi avancée soit-elle, a encore besoin de se solidifier.