Avril rime avec retour des prix négatifs !

Qui dit mois d’avril, dit arrivée des beaux jours et, qui dit beaux jours, dit retour des prix négatifs sur le marché spot de l’électricité !

Comment apparaissent-ils ?

Les producteurs soumettent leurs offres, classées par ordre croissant de prix pour former la “courbe d’offre agrégée”, qui permet de fixer le prix qui équilibrera offre et demande.

Quand l’offre dépasse la demande, même les offres les plus élevées n’équilibrent pas le marché, voire font plonger les prix au-dessous de zéro, d’où notre phénomène de prix négatifs.

Un exemple concret

Prenons un marché fictif où la demande est de 50MW, on a trois producteurs :

• Producteur éolien = -50€/MWh pour 30MW produits
• Producteur solaire = -30€/MWh pour 40MW produits
• Producteur de gaz = 50€/MWh pour 50MW produits

Les producteurs éolien et solaire étant prioritaires sur le marché, leur production suffit à fournir la demande totale.

Ainsi, le prix le plus “élevé” (le moins négatif en l’occurrence) étant celui du producteur solaire, alors les prix du marché seront fixés à -30€/MWh, on est donc face à une situation de prix négatifs !

Pourquoi le solaire et l’éolien sont-ils plus atteints par ces prix négatifs ?

On dit souvent que les énergies renouvelables sont une des causes principales des prix négatifs, et c’est plutôt vrai si on fait référence à l’exemple ci-dessus.

En réalité, l’éolien et le solaire n’ont, bien souvent, pas le choix de produire à prix négatifs :

• Ils ont des coûts marginaux très faibles donc sont incités à produire autant que possible, même à prix négatifs
• Ils bénéficient de subventions… mais seulement s’ils produisent, naturellement, et sur la base de la quantité produite !
• Ces sources d’énergie ne produisent très souvent aux heures creuses et/ou de manière imprévisible, c’est-à-dire quand il y a peu de demande…

Les prix négatifs sont-ils si catastrophiques qu’on peut l’entendre ?

Ils sont un vrai défi pour les producteurs, en particulier d’énergies renouvelables, mais ils sont aussi synonyme d’une transition énergétique en cours, pas encore 100% efficace, mais en cours !